browser icon
You are using an insecure version of your web browser. Please update your browser!
Using an outdated browser makes your computer unsafe. For a safer, faster, more enjoyable user experience, please update your browser today or try a newer browser.

Les sabots : parer ou ne pas parer ?

Posted by on 7 août 2015

Promenons nous dans le temps !

Depuis fort longtemps déjà j’utilise des chevaux et poneys pieds nus (sans fer) au travail, en extérieur comme en compétition. Au tout début de ma relation avec Twist, il n’était pas ferré, nous faisions des kilomètres de promenades presque quotidiennes sans que cela ne lui ai jamais posé le moindre soucis.

Déjà à cette époque lointaine (il y a plus de 20 ans !!) j’usais de bon sens en alternant pistes en herbe et goudron, pour équilibrer l’usure de la corne. J’avais déjà remarqué que le bitume formait une râpe merveilleuse pour les pieds de mon loulou, sans pour autant les lui abîmer le moins du monde.

Ponctuellement (une à deux fois l’an), je faisais intervenir un maréchal pour un parage quasi inutile, si ce n’est me délester de quelques billets. Bien souvent, Twist se mettait ensuite à marcher sur la pointe des sabots, car la corne avait été rognée un peu trop court…

pur sang pied nus

Mettre un pied devant l’autre pour avancer sur le chemin que l’on s’est tracé

J’ai randonné ainsi avec lui (et d’autres équidés) sans aucun problème. Nous avons commencé à faire de la compétition, très classique au début, pour se fondre dans la masse (cso, dressage, cce) puis hors des chemins battus en découvrant le TREC.

Les victoires s’enchaînent car notre relation fusionnelle est utile dans cette discipline émergente. Nous changeons de niveau une première fois, puis une seconde. La deuxième année je participe à mon premier championnat National de TREC : soit un POR de plus de 40 km dans les montagnes Pyrénéennes avec un bout de poney d’1m37 non ferré. Le challenge est grand et c’est le stress qui nous fait faillir, bien plus que les pieds de Titi !!

L’année suivante nous tournons en national, sur des épreuves encore plus longues (souvent proches de 50/60 km), jusqu’au jour où un jury me refuse le départ lors du contrôle vétérinaire initial, car mon poney n’est pas protégé par des fers……. je crois rêver !! Pour continuer ce sport je devrais ferrer Twist, quelles qu’en soient les conséquences physiques pour lui (et financières pour moi).

À cette époque, j’ai cédé à la pression, à l’envie de continuer de m’amuser, de gagner, de montrer que mon poney était l’un des meilleurs ! (je reviendrais sur ce sujet épineux une autre fois 😉 )

poney au cabré

Heureusement ses fers n’enlèvent pas à Twist sa joie de vivre et de s’amuser !

Rêve, cauchemar ou réalité ?

Bien des années plus tard, je me suis « réveillée », j’ai rouvert les yeux en me disant que tout ce cirque du ferrage était inutile et certainement nocif, sans aborder l’aspect financier, qui n’est pas en reste si l’on met tout bout à bout : ferrure, entretien, soins des membres, des pieds, du dos qui se dégradent, vétérinaire, radios, traitements, etc..

Tous mes équidés retrouvent alors le droit de marcher au naturel en sentant où ils posent leurs sabots. Non sans mal pour certains, il ne faut pas se voiler la face, toutes les erreurs se payent, et parfois très cher.

Nous reprenons la compétition comme il y a vingt ans, mais c’est maintenant à la mode ! Des règlements se modifient pour autoriser les équidés à participer aux épreuves sportives, sans fer ! La vague du « pied nu » déferle alors sur le monde équestre et nombreux sont ceux qui s’y adonnent pour quelques temps, histoire de suivre le mouvement ! C’en est presque amusant…

De nouveaux produits et métiers émergent, profitant du courant et de la bonne volonté (plus ou moins temporaire) des cavaliers et propriétaires. Ainsi on devient pareur et non plus maréchal ; pour palier au désir irrésistible de l’humain en manque de sensations équines, on équipe les chevaux de sandales plus ou moins adaptées. Comme pour tout, il y a du pour et du contre, des avantages et des inconvénients… J’ai joué le jeu de parer très régulièrement, comme préconisé, histoire de finir de me bousiller le dos et les articulations des genoux (entre autre), oubliant que 20 ans en arrière je ne m’attardais pas sur tout cela, et que  les poneys ont prouvé à l’usage qu’ils allaient bien !

Il y a deux ans, mes pratiques équestres déclinant sérieusement (à peu près également à ma santé, en fait !) j’ai décidé de ne plus parer les animaux qu’il me restaient. Je pensais appeler le maréchal et je ne l’ai jamais fait.

Je vous entends déjà soupirer à la lecture de ses lignes, en imaginant mes pauvres chevaux laissés à l’abandon sans soins des pieds, et j’en souris !!

les sabots de l'une des pouliches du troupeau

les sabots de l’une des pouliches du troupeau

C’est une sacrée remise en question de nombreuses pratiques équestres, que je peux me permettre de mettre en place, car je surveille régulièrement la locomotion de chaque individu du troupeau, ainsi que l’évolution des sabots et de la santé générale des animaux. Nos équins (chevaux et poneys lorsque ces derniers ne sont pas à l’attache, astreints à du désherbage) vivent sur une surface de quelques hectares, avec des points d’eau naturels à chaque extrémité, et ne travaillent plus (bien que je ne pense pas que cela soit incompatible… mais ce chapitre est réservé à la prochaine étape de l’étude !!).

Deux ans qu’ils n’ont pas vu l’ombre d’une râpe et que leurs pieds ne sont pas en souffrance, puisque nous avons la joie de les regarder galoper tous les soirs ensemble, dans le soleil couchant en levant la poussière… Un peu comme dans les films, sauf qu’ils ne hennissent pas  systématiquement !!

Bien entendu que la corne pousse et se casse puisqu’ils n’ont pas accès à une superficie de terrain immense et suffisamment variée au niveau du sol. Mais jusque preuve du contraire, leur pieds ne sont pas en plus mauvais état que la majorité des chevaux portant des fers. Ils se déplacent tous avec aisance, sans heurts et n’ont jamais présenté de boiterie ; ils jouent et évoluent normalement au quotidien, alors je crois simplement qu’ils sont bien !

La seconde partie de cette étude pratique sera de voir le résultat avec usage de l’équidé pour un travail léger (il faut bien reprendre tout doucement… et c’est valable pour tout le monde !!), puis plus soutenu si tout va bien.

🙂

—–

Ce témoignage participe au festival de La Cavalcade des Blogs, hébergé ce mois ci chez Équilibr’équestre, le blog animé par Larme, et dont le thème proposé s’articule autour des remises en question équestres !

Pour continuer d’avancer dans la vie,

il faut sans cesse se remettre en question,

soi même ainsi que ses pratiques 😉

15 Responses to Les sabots : parer ou ne pas parer ?

Répondre à laurence 78 Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *