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Elle s’appelait Ulysse…

chevaux en bord de mer
Posted by on 9 mars 2015

Il est évident que l’on ne peut s’entendre avec tout le monde, qu’il s’agisse d’humains ou d’animaux. Les caractères et les tempéraments différents, se rejoignent ou s’éloignent, s’attirent ou se repoussent à la manière d’aimants.

Il me reste 8 chevaux et poneys, que j’aime tous pour des raisons différentes, certains peut être (sûrement) plus que d’autres, parce que le passé joue un rôle : les épreuves, les difficultés, les aléas de la vie que l’on a partagés ensemble créent inévitablement des liens plus forts qu’avec de jeunes animaux ou le recul d’expérience est faible.

  • Je pourrai vous présenter Olivo, mais cela est déjà fait.
  • Je pourrai vous parler de mon vieux Twist qui me côtoie depuis plus de 20 ans maintenant, mais il fait déjà partie de nombreux articles de ce blog !
  • Je pourrai vous parler d’Ernest mon premier shetland, que j’adore… mais là aussi il fait déjà l’objet de plusieurs articles racontant notre histoire.
  • Je pourrai vous parler de Poye Poye mon facétieux poney d’attelage… que je vous ai déjà décrit récemment, dans une vidéo.
  • Je pourrai vous parler de ceux que j’ai du vendre… mais je crois en avoir déjà fait l’article également…
  • Je pourrai alors vous parler des deux jeunes pouliches de la maison, ou de mes deux autres poneys d’attelage, mais très honnêtement je ne les considère pas comme « mes chouchous » bien que j’aime chacun de manière différente, et pour des raisons variées.
portrait de tête de cheval

Décembre 1993, poil d’hiver de rigueur.

Je pense que je pourrai alors vous parler d’une ponette welsh K (issue de welsh cob), qui a marquée ma vie de jeune professionnelle du monde équestre. En d’autres termes cela veut dire que ça remonte à déjà quelques années…

Elle s’appellait Ulysse du Tiernez. Drôle de nom pour une femelle, mais au fil du temps on s’y accoutume.

Elle est entrée dans ma vie, complètement par hasard, le jour où j’ai acquis Ernest.

Elle avait 5 ans, alezane brûlée très foncé, une force et une puissance digne des ses origines, mais l’œil mauvais vis à vis des Hommes (terme général pour désigner le genre humain, et non masculin) : elle attaquait purement et simplement avec les postérieurs, tout ce qui était à portée de tir.

Débourrée très (trop) jeune, (sur-) exploitée, elle avait fini par se rebeller et revenir chez le marchand de chevaux, considérée comme dangereuse et vicieuse, juste bonne à abattre.

Les chevaux ont un fonds gentil, sont patients et tolérants ; celle-ci avait du en voir de toutes les couleurs pour détester autant les humains.

Je me suis armée de patience. Elle ne tolérait le contact que sur l’avant main. Autant vous dire que j’ai fait une croix sur l’entretien de tout ce qui se trouvait au delà de l’épaule et du garrot, et encore plus sur l’idée de lui curer les postérieurs !

Ses sabots m’ont souvent frôlés, voire touchés, lorsque je n’étais pas assez vigilante aux signaux d’alerte qu’elle m’adressait. C’est ainsi que l’on apprend les limites !

Cela à prit des semaines, des mois pour qu’elle m’offre sa confiance en retour du temps passé à ses côtés. Peu à peu je gagnais du terrain sur les zones de contact, sur le relâchement, sur le respect mutuel (le mien surtout), et tout cela intuitivement. J’ai appris à observer les messages qu’elle m’envoyait, à lire ses yeux et la flamme qui pouvait y briller parfois.

tête de cheval médaillé

Récompensée en 1996 à l’International Welsh Show de Compiègne

Sous la selle, elle était différente, facile, agréable. En fait, sans doute peu de cavaliers avaient-ils réussi à passer le cap de lui mettre le matériel sur le dos, tout simplement… Et de ce fait, elle n’avait pas été « abimée » à ce niveau là. Nous faisions de longues balades, des randonnées pic-nic, des courses folles dans les landes bretonnes.

Un an et demi plus tard, lorsque j’ai ouvert mon premier centre de tourisme équestre, en bord de mer, elle est devenue l’un de mes compagnons de travail indispensables, fiables, toujours partante. Pourtant elle promenait du touriste, et des novices une bonne partie de la journée.

Plus tard, elle est devenue l’élément incontournable de ma cavalerie de club, le cheval qui fait « tourner la boutique », celui qui peut à la fois accueillir sur son dos le parfait débutant, et gagner le dimanche l’épreuve d’obstacle locale, avec les cavaliers plus confirmés.

Elle connaissait son boulot par cœur, et il n’y avait jamais de surprise. Elle a même été championne de Bretagne en dressage et en complet la même année !

Et puis tout cela s’est terminé tragiquement.

Le jour de mon anniversaire, je l’ai retrouvé avec un postérieur fracturé : le canon coupé en deux, la jambe pendante. Elle était la dominante du troupeau, personne ne l’approchait et ne remettait en cause la hiérarchie au sein du groupe. Le vétérinaire dépêché sur les lieux pour procéder à l’euthanasie (après accord de l’assurance), a même trouvé que cela était certainement du à un acte de malveillance, que cela ne ressemblait pas à un coup de pied équin… Nous ne le saurons jamais.

Ulysse le sait, Twist aussi, puisqu’il était présent ce jour là à ces côtés ; mais quoi qu’il en soit, elle ne méritait pas de finir ainsi, au milieu du paddock ce jour là.

Elle s’appelait Ulysse du Tiernez, et derrière son air bourru elle avait un cœur en or.


Cette histoire participe au festival de la Cavalcade des Blogs, organisée ce mois ci, par Émilie, rédactrice sur Cheval-facile, et dont le thème est : présentez-moi votre animal préféré, votre chouchou.

🙂

5 Responses to Elle s’appelait Ulysse…

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