L’alimentation du vieux cheval
Lorsque nous avons décidé de conserver notre fidèle compagnon de route ou de compétition (ou les 2 !), jusqu’à la fin de ses jours, cela implique une vigilance accrue quotidiennement.
N’attendez pas de voir maigrir votre compagnon à vue d’œil pour vous souciez réellement du problème.
Interpréter les signaux qu’il nous donne
En particulier il faut s’assurer régulièrement que sa dentition ne l’incommode pas. Pour cela il suffit d’observer attentivement comment il se nourrit et la composition de ses crottins.
Lorsque vous retrouvez des flocons de céréale avalés entiers et non mâchés, c’est certainement signe qu’il ne peut plus les écraser avec ses molaires.
Il faut alors consulter impérativement le dentiste équin pour supprimer la gêne et/ou la douleur ; la plupart des vétérinaires spécialisés en chevaux, sont maintenant correctement équipés et formés pour subvenir aux soins les plus courants.
Plus les années passeront et moins votre équidé aura de dents pour concasser les aliments complémentaires que vous lui apportez, il sera donc indispensable de s’adapter au fur et à mesure de l’évolution.
Mener l’enquête !
Attention !!
Ce n’est pas parce qu’un cheval broute dans le pré, qu’il s’alimente correctement !
Effectivement les incisives lui permettent de brouter en coupant l’herbe, mais l’absence ou l’usure inégale des molaires peut l’empêcher de mastiquer convenablement les brins d’herbes cueillis. Il en résulte donc une espèce de boulette de forme ovale allongée (type quenelle), de fourrage vert mâchouillé plus ou moins. L’animal peut faire de même avec le foin ou tout autre fourrage sec que vous distribuez.
Soyez donc vigilant, il a l’air de manger, mais l’air uniquement.
En prairie il est souvent difficile d’observer ces amas de nourriture, alors qu’en le rentrant un soir à l’écurie, vous pourrez observer cela sans vous tromper le lendemain matin. Au pré, il arrive de retrouver les ‘boulettes’ dans l’abreuvoir, le cheval venant se rincer la bouche régulièrement.
Avec un peu de patience vous pouvez aussi l’observer dehors, en train de brouter et regarder attentivement ce qu’il avale réellement et ce qu’il recrache, tout en continuant de brouter avec appétit !
Il arrive un moment ou les molaires restantes ne sont plus suffisantes pour écraser les aliments, et que malgré tous les soins prodigués par le dentiste, votre cheval ne pourra plus mâcher.
Les aliments ‘spécial séniors’
Ce sont des compléments alimentaires du commerce que l’on peut rajouter dans la ration habituelle de céréales / granulés. Ils peuvent aussi se donner seuls, en complément du foin ou de l’herbe.
Par contre attention encore une fois !!
Ces aliments spécifiques pour vieux dadous, sont pleins de flocons de céréales… donc dès lors que votre cheval ne mastique plus comme il le devrait, il faut abandonner cette solution (relativement coûteuse qui plus est) !
Le cas de Twist
C’est le cas depuis plusieurs mois déjà, de mon vieux poney Twist qui entame sa 32ème année.
Cela fait déjà plus d’un an qu’il ne peut plus transformer le foin pour s’alimenter normalement, et que j’ai remplacé ce type de fourrage par des petites briquettes de foin haché agrémenté de quelques flocons de céréales et de mélasse. Cet aliment n’est pas donné, mais c’était jusque là un bon compromis pour qu’il ingère suffisamment de lest.
Depuis quelques semaines il ne peut plus non plus avaler ces briquettes ni les brins de luzerne que j’ajoutais aux rations pour en augmenter le volume… Je les émiette donc par petite quantité dans ses mashes afin de ‘cuire’ également les brins et les flocons.
Il est alimenté deux fois par jour de mash et de granulés classiques du commerce. Le mash est un mélange de son de blé, de farine de céréales, de carottes déshydratées, de flocons de céréales, de soja, de pois, etc. Au choix de chacun, il en existe des prêts à l’emploi, dans lesquels il suffit de rajouter l’eau bouillante et de laisser gonfler et cuire quelques heures. Sinon il existe aussi la méthode traditionnelle qui vise à faire soi-même cuire et bouillir le tout dans une grande marmite…
Personnellement nous avons opté pour une marque que le poney accepte de bon cœur, et qui convient du mieux qu’elle le peut à ses besoins, dans lequel j’ajoute ponctuellement une mesure d’huile de table pour apporter un peu de graisse et d’énergie.
Quant à la gestion de l’herbe et des parcelles, c’est lui qui a le droit aux prairies rases qui repoussent. Il arrive encore à avaler des petits brins d’herbe, alors que les grands se transforment inévitablement en boulettes !
Contrairement à toute attente, avec les beaux jours et le retour au pré et à l’herbe, il reprend même du poids et de la vigueur pour galoper dans son pré avec la pouliche !
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18 Responses to Le cheval âgé et l’alimentation