Je passe aujourd’hui le clavier aux lecteurs ! 🙂
Ces derniers ont accepté de nous livrer un bout de leur vie, de partager leur passion et leur dévouement pour des équidés âgés, parfois mis au rebut pour diverses raisons (plus ou moins valables).
Ils nous dévoilent ainsi, leur quotidien avec ces vieux chevaux, qui apprécient et savent bien rendre le bonheur qui leur est offert.
Pour ce premier récit, c’est Mélanie B. qui se lance, et nous raconte sa rencontre avec Faune de la Forêt, un poney français de selle…
——
Bonjour à tous,
Je voulais vous faire partager mon histoire, et celle de Faune, mon petit cheval.
Pour tous ceux qui hésitent encore à acheter un cheval qui a déjà un certain âge ou ceux qui cataloguent les entiers* comme animaux difficiles ou à problèmes… cette histoire prouve le contraire !
Des histoires magnifiques vous attendent parfois grâce à un simple coup de cœur !
J’ai acheté Faune a mon ancien poney club. Je le montait depuis quelques années et je voulais lui offrir une pré-retraite bien méritée. A ce moment là il avait 16 ans, ce n’était pas un cheval malheureux mais c’était un cheval de club auquel on distribue de la paille à la place du foin, des rations au compte goutte et qui enchaîne les heures dans le manège. Un cheval un peu maigre, sans caractère (malgré le fait qu’il soit entier, on aurait dit un hongre il ne bronchait jamais, il était éteint) et qui faisait très bien le boulot qu’on lui demandait.
Trouver une structure équestre qui accepte un entier n’a pas été simple, les à-priori sont bien encrés. Et puis nous avons fait notre place dans une petite écurie privée. Faune vivait en box 24h/24h comme au poney club et pouvait aller au pré si je restais le surveiller. C’est ainsi que notre vraie histoire a commencée. Je le sortais en balade tous les jours, été comme hiver, par tous les temps. Au bout de quelques semaines j’ai bien vite compris qu’il allait falloir mettre de côté ce projet de pré-retraite :
- Je découvrais un nouveau cheval !
- Faune avait grossit, devenait endurant,
- Et je peinais à le fatiguer…
Nous avons donc repris le travail, repris des cours, et participé à des compétitions jusqu’à ces 21 ans ! Saut d’obstacle, dressage, TREC… Pas dans des grosses épreuves mais pour le plaisir de sortir avec mon propre cheval, et Faune les barres, il adore ça ! En dressage il a même fallu lui expliquer qu’il ne fallait pas sauter les barrières de délimitation de la carrière !!
Je me suis fait plaisir à cheval comme jamais. Une complicité est née rapidement entre nous et Faune m’accorde une confiance totale. Je le fais passer partout… Nous partons même en balade a cru avec une simple corde autour de l’encolure, galoper dans les champs. Pour un entier ce n’est pas très courant.
Mais ce n’est pas tout ! Alors qu’il avait 20 ans, nous sommes partis deux années de suite en Camargue faire de la randonnée, des galops sur le plage, se baigner, etc. Jamais je n’avais imaginé, pouvoir en faire autant avec lui lorsque je l’ai acheté !
Au jour d’aujourd’hui Faune va sur ces 23 ans. Pas un brin d’arthrose, je le sors encore tous les jours (1h au minimum) en balade ou en carrière car j’entretiens sa souplesse. Il nous arrive même de faire un peu de saut et bien sûr on part toujours faire de longues sorties sur toutes sortes de dénivelés.
La seule chose qui a changé c’est l’emphysème… Une maladie de M****, irréversible, qui touche les vieux chevaux. Une maladie que l’on peu stabiliser mais qui détruit les poumons de l’intérieur.
Faune a commencé a la déclarer il y a un an en fin d’hiver. J’ai de suite acheté un inhalateur, c’est un investissement certain, mais je ne voulais pas le voir souffrir.
Du coup cela est devenu la routine, tous les jours en été et deux fois par semaine en hiver, Faune a le droit à sa séance de hammam durant 30min. Il est brave, il se laisse faire sans bouger, et il respire dans son petit masque.
Sur le plan du travail, c’en est fini des concours, je le monte en carrière les jours de pluie (puisqu’il faut éviter la poussière) et j’ai appris à écouter encore plus sa respiration. Dans l’ensemble il le vit plutôt bien.
La véritable crise d’emphysème c’est au début du printemps. Durant cette période critique, nous ne faisons que du pas pendant quelques semaines. Mais une fois la crise passée, l’entretien physique reprend, avec beaucoup de trotting, des sorties de plusieurs heures, des courses dans les champs !
Dans notre nouvelle écurie (car entre temps nous avons changé de maison) personne ne lui donne son âge, bien qu’au départ on le considérait comme vieux et malade (forcément ces personnes n’avaient jamais vu un cheval faire des inhalations !). Entier de surcroit, peu de cavaliers voulaient partir en promenade avec nous. Mais quelques balades plus tard Faune a vite cloué le caquet à toutes les mauvaises langues, et mon petit papy les a bien impressionné !
Tout cela pour vous dire que l’âge ne veux rien dire. Un cheval (selon moi) vieilli bien avec du travail, des soins et beaucoup d’amour. Il faut savoir les écouter, ils nous le rendent tellement bien.
Autre chose, être propriétaire d’un entier ce n’est pas simple ! Ils ne vivent pas en groupe, peu d’écurie les acceptent mais ce sont des chevaux comme les autres. Ils ont juste besoin d’un cadre, de limites, un peu comme des enfants. Il suffit de bien les éduquer, de ne pas les isoler. Faune part en balade au botte a botte avec des juments, voyage en van avec des juments et il n’y a jamais eu de problème alors qu’il a déjà sailli par le passé.
Il y a des exceptions partout…
Je vous souhaite à tous le même bonheur.
Mélanie (et Faune)
* Entier : cheval mâle non castré.
—–
Toi aussi tu as une belle histoire avec ton compagnon équin, à partager ?
Reportez-vous ICI avant de me contacter pour la publication. Tu y trouveras toute la marche à suivre pour être édité. 🙂
Dans l’attente de te lire !
Belle journée à tous !
3 Responses to Faune de la Forêt & Mélanie