J’écris aujourd’hui cet article, à la demande de Laurence, qui m’a répondu, dans « la parole est aux lecteurs » de la semaine dernière.
Je vais essayer de faire une synthèse rapide, afin d’expliquer comment préparer son cheval, (en lui apprenant les bonnes bases de travail), à évoluer sans les rênes, là ou son cavalier souhaite aller.
Des bases solides pour réussir
Pour se lancer dans cette superbe aventure qui est de diriger son cheval sans les rênes, donc uniquement à l’assiette et aux jambes, il faut d’abord construire des bases très solides de travail et d’éducation au sol.
Attention : Si les fondations ne sont pas correctes, une fois en selle, le problème sera amplifié par le déséquilibre que cause votre poids sur le dos de l’équidé.
Conduire un cheval sans les mains, c’est aussi grisant que de faire du vélo sans tenir le guidon !! (bon ok, le vélo est souvent plus coopératif, que le cheval… quoique, moi, je préfère un cheval !)
voici une série d’exercices à maîtriser en amont, pour vous garantir la réussite ultérieure !
Le travail au sol :
Outre le fait que votre monture doit être disponible et à l’écoute, vous vous devez de l’être tout autant.
Le respect de l’espace de chacun est primordial, le respect des codes dans les jeux ou exercices, l’est également.
Le reculer :
Le cheval doit être léger et actif dans son reculer à pied, peu importe comment vous le lui demandez, du moment que votre action soit tout en finesse !
Le reculer favorise l’engagement de la masse postérieure sous le cheval, et va donc être très utile pour la suite.
Pas utile de savoir faire des kilomètres en reculant, ce qui est indispensable, c’est une réponse rapide et fluide à toute sollicitation (de la longe, des rênes).
La mobilisation des épaules :
Déplacer les épaules de votre cheval signifie que vous pouvez agir sur la direction, en mobilisant en finesse et en légèreté son avant main.
Pour se faire, le cheval doit être en équilibre, son poids déporté sur l’arrière main (sans quoi il lui sera difficile de mobiliser ses antérieurs sans tomber par déséquilibre, dans le mouvement en avant).
Inutile là encore, d’avoir un cheval qui pivote de 360° sur un postérieur à toute vitesse ! Ce qui nous importe est la qualité de l’exécution : calme et précision du geste, suite à une demande toujours tout en finesse…… et bien évidement, sans avancer ! (ni reculer d’ailleurs)
La demande gestuelle doit être la plus délicate possible, et se situant au niveau du passage de sangle (cela ne s’apprend certes pas en deux leçons, mais en affinant vos codes jour après jour).
Tout cela est parfaitement au point ? Alors nous pouvons passer ensemble à l’étape 2, et faire exactement la même chose en selle !
De la rigueur une fois en selle !
Je passe sur le fait que votre compagnon doit (bien sûr) être préalablement détendu selon ses besoins, avant que vous ne vous hissiez sur son dos. Si vous avez quelques soucis au montoir, n’hésitez pas à relire l’article à ce sujet ! Un petit rappel ne fait jamais de mal !
Une fois en selle, rien d’autre à faire que de rester arrêté ! Profiter pleinement de cet instant pour donner du confort et du réconfort à votre cheval ou poney.
Vérifier le frein et l’équilibre !
Avant toute chose, comme sur un véhicule, on s’assure que les freins sont bien fonctionnels. Par là même, cela permet de s’assurer également du bon équilibre de notre cheval, léger dans son avant main, le poids déporté sur l’arrière main !
En partant de l’immobilité, demander simplement à l’animal, un reculer, si possible sans utiliser la corde ou les rênes, uniquement à l’assiette, voire aux jambes, aidé ou non de la voix, selon vos habitudes.
Ce reculer doit être aussi léger et fluide que celui réalisé au sol précédemment. Les rênes, ou la corde, ne doivent être là, que pour une éventuelle correction. Le cheval doit répondre de bon cœur aux sollicitations
Vérifier la direction !
Après avoir reculé de quelques pas, et félicité chaudement l’équidé pour sa bonne réponse, par un temps d’immobilité et de confort, il est temps de passer à la suite !
Pour les premières tentatives de gestuelle, il est préférable de s’exercer sur un bidon ou un tabouret, afin de ne pas perturber le cheval !
- Le poids du corps doit se déporter à l’opposé de la direction choisie
- Le poids du corps doit alléger l’avant main
- Une jambe qui ouvre le passage, et l’autre qui se place au contact de l’animal
- Le regard est bien sûr dirigé dans la direction choisie
- La main du côté « ouvert », peut donner la direction un peu vers le ciel
- L’autre main, se positionnant plutôt vers le garrot, prête à toucher celui-ci, pour augmenter la demande.
Les gestes sont très largement exagérés au départ, pour aider à ressentir la position idéale du corps. Sur les images illustrant l’exercice il en va de même. Une fois que vous avez senti votre place, et que la communication est claire avec votre cheval, la gestuelle deviendra plus discrète et harmonieuse, au fil du temps passé avec votre compagnon.
Lors de la demande de mobilisation des épaules, si le cheval ne réagit pas, la jambe au contact, peut augmenter la pression, ou mettre un petit coup. La main du même côté peut également venir agir sur le bord du garrot. En dernier recourt, il faudra corriger en se saisissant de la corde ou rêne, en redemandant tout l’exercice, et en agissant au besoin pour aider le cheval, et le guider dans la bonne direction. Dès le premier mouvement latéral obtenu, se relaxer, et relâcher toutes les pressions et demandes.
Comme tout apprentissage, il faut recommencer autant de fois que nécessaire, pour obtenir un mouvement, léger, fluide et juste.
Vous serez prêts à passer à la suite lorsque votre cheval sera équilibré à gauche et droite dans le travail de ses épaules depuis l’arrêt, sans que vous n’ayez besoin de vos rênes !
Faites moi part, dans les commentaires, de votre progression !
9 Responses to Les bases du travail en légèreté