Quels soins apporter pour améliorer
le quotidien de nos vieux chevaux et poneys ?
Que faire pour maximiser leur confort et leur bien-être durant leur retraite ?
Bien évidement chaque animal est différent, et les besoins ne seront parfois pas les mêmes de l’un à l’autre.
Cependant une majorité de règles de bon sens peuvent s’appliquer à presque tous !
Voici une liste de conseils issus de mon expérience, mais dont la liste n’est pas exhaustive.
Alimentation et compléments alimentaires
Surveiller régulièrement que votre vieux cheval s’alimente correctement et assimile tout ce que vous lui donnez. Sinon c’est peine perdue et cela ne sert à rien. Un peu de vigilance et d’observation sont de rigueur pour parer à cela.
Dans un précédent article, j’abordais justement l’alimentation du cheval âgé, et comment repérer les signes qui prouvent rapidement une difficulté à mastiquer l’herbe, le foin, les céréales, etc.
En parallèle d’une alimentation adaptée à chaque cas, il est possible d’apporter des compléments nutritionnels, tels que la spiruline, qui redonne vigueur et entrain, en plus d’un état général plaisant. Utiliser en cure, plutôt que continuellement, procure de meilleurs résultats.
Mais ne pas attendre une baisse de forme pour y penser ; comme le dit un vieux proverbe : mieux vaut prévenir que guérir.
Les soins vétérinaires
Ce n’est pas parce qu’il ne travaille plus ou ne concoure plus en compétition que les soins de bases doivent être délaissés. Les besoins restent les même, et il ne faut pas négliger une visite annuelle de routine du vétérinaire pour s’assurer que tout va bien. Ne serait-ce que pour vérifier la dentition qui risque fort de faire défaut au fil des ans, ou bien lors du rappel de vaccination.
J’ai personnellement décidé l’an dernier que mon vieux Twist (32 ans) ne serait plus vacciné. Il l’est depuis plus de 25 ans sans discontinuer, et j’estime que son organisme est suffisamment protégé, compte tenu du peu de risque pris, puisqu’il ne sort plus de la maison, et que tous ses compagnons de pré et d’écurie sont tous à jour de leurs vaccinations.
Les soins courants et récurrents
Régulièrement je lui fais une cure de trois semaines à un mois d’harpagophytum en teinture mère, diluée dans sa ration. L’harpagophytum est une plante aux puissantes vertus anti-inflammatoires, ayant des bienfaits particuliers pour les articulations et l’arthrose. C’est donc un complément tout indiqué pour papy poney !
Il ne faut pas négliger les vermifuges sur les vieux animaux, car leur système immunitaire est parfois en baisse et ils deviennent plus sensibles et réceptifs à tout type d’invasions.
Je poursuis mon protocole habituel pour le moment, n’ayant pas eu d’infestation massive de parasites à l’automne. C’est à dire une injection intra-veineuse bi-annuelle de vermifuge pour bestiaux. Outre l’effet vermicide, ce produit traite aussi tous les parasites externes qui pourraient profiter d’une faiblesse immunitaire pour se loger sur la peau, comme les poux par exemple.
Pour information : Ce n’est pas un vermifuge classique pour chevaux, et nombre de vétérinaires refusent de le vendre, car il n’a pas d’AMM pour les équins (Autorisation de Mise sur le Marché). Je vous prépare pour bientôt un article à ce sujet !
Dernier point important : l’état des pieds à surveiller, et à parer si besoin, pour ne pas laisser des sabots trop long fatiguer des articulations et tendons déjà usés par l’âge et la vie du cheval. S’il sort suffisamment, ou si des graviers/pierres forment des passages obligatoires dans sa prairie, l’usure se fait d’elle-même presque totalement. Sinon, surveiller principalement la période du printemps, comme pour tous les équidés.
Les conditions d’hébergement et de vie quotidienne
Tenir compte des besoins énergétiques dans les rations et apports nutritionnels ne fait pas tout, il faut aussi penser à éviter les déperditions inutiles d’énergie, liées aux conditions climatiques.
Les vieux animaux sont comme nous, plus sensibles aux changements climatiques, aux changement de saisons, aux brusques changements de température. Il faut donc les aider dans ce sens, en leur proposant un habitat adaptable ou adapté. Une vaste prairie saine et non humide, bordée de haies en nombre suffisant pour protéger du vent et des pluies, est l’idéal, s’il peut y vivre en bonne compagnie. Un abri naturel ou artificiel doit lui permettre de rentrer se protéger du froid, du soleil, des insectes, de la pluie, etc.
Certains vieux chevaux apprécient avec l’âge de rentrer le soir à l’écurie, à condition de n’y rester que la nuit, et jamais seul. Il faut leur proposer diverses solutions et les laisser choisir ce qui leur convient le mieux.
Un précédent article sur l’hébergement des chevaux âgés reprend en détails tous ces aspects techniques et pratiques.
Conserver forme et moral
Rien de tel pour être heureux que de vivre dans un troupeau ne le mettant pas à l’écart ou avec quelques jeunes poulains. Selon l’humeur du jour et les capacités physique le vieux poney doit bouger et courir avec ses compagnons pour entretenir sa forme physique et psychique.
Les périodes de toilettage mutuel (appelés grooming) font également partie de la socialisation et apportent à chaque individu beaucoup de bien être et de détente. Si votre vieux est en troupeau, s’assurer qu’il trouve bien un partenaire de grooming lorsque le besoin s’en fait sentir. Avec un poulain comme compagnon, les rapports sociaux sont (je trouve) plus importants, le jeune ayant tendance à solliciter l’ancien pour tout un tas de raisons à longueur de journée.
Lui proposer des sorties :
- montées ou attelées lorsqu’il en est encore physiquement capable, sans en supporter les conséquences pendant plusieurs jours ensuite.
- en main pour aller marcher ou trotter, et pourquoi pas brouter un peu une autre herbe, ou d’autres jeunes feuilles tendres, de ci de là ! (c’est bien connu que c’est toujours meilleur ailleurs !!)
- pour jouer, en pratiquant à petit rythme du travail au sol, l’obligeant à solliciter son mental et son physique. L’horse agility est une discipline très adaptée aux vieux loulous, puisqu’elle ne sollicite pas trop le corps, mais entretien au contraire sa souplesse. Les exercices d’équifeel également sont pour certains, bien appropriés si l’on évite toutes les répétitions d’obstacles à franchir, qui à cet âge n’ont plus aucun intérêt sauf s’ils amusent encore l’animal.
Le principal est de distraire le vieux cheval en lui proposant des choses nouvelles pour conserver sa vigilance et son moral. Si votre équidé partage votre vie depuis longtemps, normalement vous le connaissez mieux que quiconque, et vous serez à-même de savoir ce qu’il aime faire et ce qu’il n’aime pas !
Le pire est d’abandonner un animal à la retraite à son triste sort dans le fonds d’un pré… après avoir passé des années auprès et avec les humains, c’est le changement le plus déstabilisant que l’on puisse leur offrir.
Twist m’appelle régulièrement depuis son parc, lorsqu’il m’aperçoit, et ce n’est pas uniquement pour avoir à manger ! Parfois il n’a pas faim du tout, et souhaite simplement des caresses, ou une interaction avec moi. Depuis cette année nous avons des animaux de basse cour qui vont et viennent dans les prés et autour de la ferme, et cela aussi est une source de distraction inépuisable pour les équins !!
–> Merci de laisser dans les commentaires vos expériences personnelles pouvant compléter utilement cette série d’articles. Et si vous avez des astuces pour améliorer le bien être de nos vieux loulous, partagez les, pour leur plus grand bonheur à tous !!