Mon cheval manque de confiance… que puis-je faire ? (2/3)
Votre cheval présente un manque de confiance en lui ?
ou en vous ?
ou est-ce vous qui manquez de confiance, en vous ? ou en lui ?
Peut être les deux !
Cela tombe drôlement bien, car j’ai justement sous la main, un jeune entier de 2 ans qui commence à chercher ses repères vis à vis de l’humain, et donc à manquer légèrement de respect au fil du temps.
C’est donc l’occasion idéale pour moi, de faire un petit travail avec lui, et quelques images, pour illustrer ce second volet sur la confiance….. et le respect, qui sont deux notions fondamentales et liées l’une à l’autre.
La nécessité d’instaurer le respect dans notre relation avec les chevaux
Être considéré comme le leader vous permet de garantir votre sécurité au sol, dans un premier temps.
Une grande partie des accidents équestres sont déplorés à pied (et non en selle ou en attelage), et ont pour cause dans la grande majorité des cas, un manque de connaissance et/ou de respect des règles élémentaires de sécurité.
Un cheval, et même un poney, c’est lourd, c’est imposant et ça peut faire mal, s’il pose ses sabots n’importe où (et encore plus si les sabots en questions sont agrémentés de fers !)…
Comment obtenir le respect de la part d’un équidé ?
Qu’est-ce que ma bulle ?
La première chose à faire est de prendre conscience que chaque être vivant dispose d’une bulle virtuelle autour de lui, que l’on nomme espace personnel.
Selon les individus cet espace est plus ou moins grand, et c’est valable autant pour nous, que pour nos amis équins.
Observez à quelle distance vous vous situez de différentes personnes, lorsque vous discutez simplement avec elles (un voisin, le facteur, un inconnu, une amie, votre conjoint ou parent, etc.)
Une fois que vous avez défini votre bulle d’espace personnel, observez un peu celle des chevaux et poneys que vous fréquentez habituellement. L’idéal pour cette observation est de les voir en liberté et en groupe.
Certains chevaux sont plus proches les uns des autres, que d’autres. Certains s’éloignent lorsqu’un congénère s’approche un peu trop près d’eux, certains recherchent le contact, etc.
Le respect mutuel de la bulle
Dans toute relation (avec un humain, comme un animal), il faut que le respect soit de part et d’autre. C’est à dire que vous ne voulez pas qu’on s’introduise dans votre espace, sans votre permission. Et c’est pareil pour votre interlocuteur, qui plus est s’il est équin.
Rappelez vous que, pour être respecté il faut être respectable :
- Gardez donc à l’esprit qu’il ne faut pas envahir l’espace personnel de votre cheval.
- Tout comme ce dernier ne doit jamais pénétrer le votre.
Au fur et à mesure que les choses évolueront, que les liens se créeront, que le respect s’instaurera, vous accepterez mutuellement et peu à peu, sous certaines conditions de partager vos bulles ; c’est alors qu’intervient pleinement la notion de confiance.
Quel exercice mettre en pratique ?
Pour appliquer ce principe fondamental du respect de l’espace personnel, je vais vous rappeler une petite phrase que j’aime beaucoup : « à Cheval-city, c’est celui qui bouge ses pieds qui a perdu«
Personnellement, je n’autorise aucun cheval/poney a s’approcher dans un rayon d’environ un mètre autour de moi. C’est à dire que pour le caresser sur la tête, je dois au minimum tendre le bras, au maximum faire un pas vers lui, en plus du bras tendu. En aucun cas je n’accepte que l’animal ne vienne plus près. Je garantie ainsi ma sécurité (pas de pieds écrasés, pas de coup de tête, pas de bousculade).
Pour obtenir cela très rapidement, et surtout durablement, je vais repousser le poney autant de fois que nécessaire. Cela parait parfois un peu pénible à réaliser au premier abord, mais une fois que les règles sont établies, on n’y revient que rarement, et un seul rappel suffit pour instaurer le respect de l’espace.
Pour repousser l’animal, il existe plusieurs méthodes différentes, dont en voici quelques unes :
- durcir son regard, en le dirigeant vers l’intéressé
- se gonfler d’énergie en inspirant, pour s’imposer
- faire la poule en agitant les bras pour prendre du volume
- bouger sur place (en levant les pieds)
- agiter un stick, une baguette, le bout de la longe, etc
- toucher l’intéressé si celui-ci est à portée
- si nécessaire pousser l’animal vivement ou agir sur son licol
- si nécessaire s’avancer vers lui pour se faire respecter
Ces techniques peuvent être utilisées conjointement, successivement ou séparément. À chacun de trouver un code, une attitude, une gestuelle dans laquelle il est à l’aise pour communiquer avec son compagnon équin.
Je vous concède que faire la poule peut paraitre stupide au départ, mais s’avère néanmoins très efficace ! À terme lorsque la complicité prendra place dans votre relation, les gestes s’affineront et vous ne ferrez plus qu’un haussement d’épaule, ou un geste de la main. Ne tenez pas compte du regard des autres, et des remarques parfois désobligeantes et impertinentes des gens qui souvent n’y connaissent rien. Pensez en priorité, à ce que vous êtes en train de construire avec votre cheval ou poney, et c’est là l’essentiel.
Tout est dans le timing
Pour qu’une demande soit comprise et surtout répétée ultérieurement, il faut savoir cesser l’action au moment précis ou le cheval amorce la bonne réponse.
Pour ce faire, il faut une nouvelle fois être observateur, et à l’écoute permanente de son compagnon (= ne pas être distrait ou penser à autre chose).
Au moment même ou le cheval entame une réponse allant dans le sens de votre demande, il faut impérativement cesser celle-ci et se relâcher. Quitte à devoir recommencer plusieurs fois lors d’un apprentissage. Cela peut paraître long comme technique, mais c’est pourtant la plus rapide pour obtenir des résultats durables, tout simplement car c’est le langage du cheval.
En l’occurrence, ici, dès que l’animal engagera un mouvement vers l’arrière, ou le côté, pour s’éloigner de vous, cesser votre ou vos actions, et relaxez vous en regardant par terre. La plupart du temps le cheval/poney va s’immobiliser également et vous observer.
S’il accepte le contact, et surtout s’il l’apprécie, vous pouvez avancer et le caresser comme il aime (et non pas comme vous aimez) ; sinon restez simplement à votre place relâché, en respectant sa bulle. Votre cheval vous sera infiniment reconnaissant d’autant de connaissances de son bien être.
Des bienfaits durables
Cela demande très peu de temps en pratique pour obtenir le respect, dans la mesure ou rigueur et observation assidues sont de mise.
- s’efforcer de repousser un cheval/poney trop envahissant et intrusif, et le remettre à sa place, à CHAQUE FOIS
- s’efforcer de respecter également son espace personnel, en évitant d’être intrusif à notre tour
Et en tout aussi peu de temps, l’animal va s’assurer de votre rôle de leader, vous respecter, vous accepter comme tel, et surtout rechercher votre présence : c’est la confiance qui s’installe dans votre relation.
Testé en direct !
Caf’ et Crem, le poney qui tournait en rond autour de moi, sans faire attention s’il me bousculait ou non au passage, est maintenant immobile, confiant et parfaitement serein à mes côtés. À l’issue de la seconde séance, il accepte même le contact et la caresse comme un moment de bien être et de confort.
Il est à présent parfaitement respectueux de l’humain, qu’il soit en main ou en liberté, et cela m’aura pris, à peine deux fois 1/2 heure (sachant que je fais de très longs moments de pause… car c’est plus efficace !).
Et comme il est maintenant en âge de faire des petites séances de travail très courtes, nous vous montrerons encore plein d’autres exercices utiles prochainement !
Et vous, où en êtes vous de l’instauration du respect avec votre compagnon ?