Un raid équestre,
un défi humain et équin
Il y a quelques années … enfin déjà pas mal d’années à vrai dire, j’écoutais les cavaliers émérites de TREC parler d’un raid difficile qui avait lieu chaque année sur la région parisienne ou bourguignonne. À les entendre cela relevait à chaque fois d’un réel défi humain et équestre et peu d’entre eux choisissaient de le faire en individuel.
Il s’agissait de parcourir avec son cheval une centaine de kilomètres répartis sur deux nuits, en déjouant les pièges topographiques mis en place par l’organisateur de ces festivités équestres nocturnes ! Bien sûr pour bénéficier de nuits plus longues ces raids se pratiquaient soit en début soit en fin d’hiver, ce qui en rendait les conditions encore un peu plus difficile.
Le mot « raid » prenait alors tout son sens dans le fait qu’il fallait alors défier les parcours d’orientation proposés, la météo souvent peu favorable à cette saison, la nuit associée à la fatigue, et bien sûr gérer l’effort de sa monture, pour voyager loin !
Ce n’est donc pas sans raison que l’aventure me tenta rapidement, et que l’idée d’y inscrire Twist fit son chemin en moins de quelques semaines ! Le défi était lancé de participer cette année là, au Centaure Bourgignon organisé dans l’Yonne, et bien entendu en individuel… car, avouons-le, j’ai du mal à travailler en équipe sur les parcours d’orientation !
Flash back sur ces moments inoubliables
Nous sommes plusieurs cavaliers téméraires à quitter la Bretagne l’avant veille de l’épreuve pour nous rendre sur place.
C’est l’occasion de se retrouver entre copains, de partager, d’échanger mais aussi de faire la fête ! La météo est correct, Twist profite de l’herbe verte de son paddock près du van, avec Duchesse, sa copine de voyage.
Le vendredi soir, dans la salle commune ou se déroule le repas, règne une ambiance un peu surréaliste : la nuit est déjà presque tombée, les premiers départs sont annoncés et vont s’échelonner ainsi toute la nuit. Au milieu du repas, les originaux du tracé à parcourir sont mis à disposition des concurrents !! Charge à chacun de recopier sur sa carte vierge, les trois parties de l’épreuve avant de s’en aller arpenter vignobles et chemins boisés !! Le premier pas de ce défi est donc de réussir (calmement) à reprendre l’intégralité du tracé que tout le monde s’arrache… Je dois partir vers 2h du matin, j’ai un peu de temps devant moi pour laisser la cohue se dissiper. Le stress monte malgré tout !
Au moment de nous élancer sur la piste, lampes allumées, poney fringant, je me dis bêtement qu’il nous reste 60 km à parcourir cette première nuit, et un sentiment de découragement m’envahit presque d’un seul coup… Une fois en piste, les pièges topographiques aidant, le jeu et le défi s’installe, le challenge prend la relève sur l’angoisse, le doute, et la fatigue qui ne tarde pas à se faire sentir vers 5-6h du matin. Je me suis mal organisée, mes piles rendent l’âme plus vite que prévu, et celles de rechange sont quelque part dans mes sacoches… Il faut chercher cela dans le noir, sans s’énerver (je vous mets au défi d’essayer !!), et opérer au remplacement des dites piles toujours en aveugle !! Puis la lumière fut à nouveau, et nous sommes repartis Twist et moi. Son calme et sa patience en certaines circonstances comme celle-ci, sont d’un réconfort inépuisable.
Le jour se lève sur les coteaux bourguignons, envahit d’une brume légère. Je distingue au loin les cavaliers me précédant, arpentant le même chemin que nous. Une pause d’une heure est bientôt imposée, pour se restaurer d’une part, et pour un contrôle vétérinaire des chevaux, les autorisant ou non à continuer l’aventure. La fatigue se ressent dans les hommes comme dans les bêtes, et nous avons tous des têtes un peu ahuries ! Il faut poursuivre et rentrer sans tarder, afin de pouvoir récupérer un peu, avant la seconde nuit… qui fatalement est si proche !!
Il est à peu près 14h lorsque nous franchissons enfin la première ligne d’arrivée. Ce soir les départs sont inversés, et nous partons dans les premiers… ce qui fait peu de repos. Lorsque je me réveille à 18h pour aller nourrir Twist puis dîner, j’ai l’impression d’avoir pris l’avion, et d’accuser le décalage horaire avec San Francisco ! Je suis complètement déphasée, je comprends alors pourquoi tout le monde disait que l’épreuve se joue et se gagne la seconde nuit… Les erreurs d’inattention se multiplient et les scores chutent tout autant !! Les kilomètres parcourus se font sentir, l’élan et l’ardeur du premier jour sont bien loin ! Je ménage mon poney comme pour chaque épreuve, en marchant et courant beaucoup à ses côtés ; c’est notre rythme de fonctionnement habituel, qui me permet malgré ma grande taille de chevaucher un bout de cheval d’1m37 au garrot sur de telles épreuves.
Le dimanche dans la matinée, nous avons franchi la ligne d’arrivée finale du raid Centaure Bourguignon au petit galop ! Twist a passé le dernier contrôle vétérinaire avec succès, avec plus de 100 km dans les pattes. Nous avons terminé 13ème de ce challenge humain et équin, ce qui était tout à fait honorable ; mais surtout nous sommes allés ensemble, au bout de ce défi, et ça, ça n’avait pas de prix !
Il nous a fallu une bonne semaine par la suite pour récupérer de ces efforts intenses ! Twist qui s’est toujours régulé de lui même en alimentation, n’a jamais autant dévoré que les jours suivants !!
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Le récit de cette aventure que j’ai beaucoup aimée, fait partie de l’édition n°18 de la Cavalcade des Blogs, qui mettait à l’honneur ce mois ci les défis équestres, sur le blog de Kaaryline : La Crinière Blonde.
Comment travailler sans carrière ?
Comment faire lorsque l’on ne dispose pas d’installations,
pour s’amuser et travailler tout de même son équidé ?
Clore une partie de terrain dédiée à cela
Travail en main, sur une pelouse dédié à cet usage.
Le plus simple est de définir une zone sur la prairie, et de la clôturer de manière à la transformer en espace de travail. Gardez toujours à l’esprit, qu’une barrière doit être faite de manière à sécuriser l’ensemble, tant pour vous que pour votre cheval ou poney. Il faut donc proscrire les piquets en métal ou en plastiques mobiles (représentant de réels dangers), et privilégier de bon gros poteaux en bois, et quelques planches (fixées du côté de la zone d’évolution).
Utiliser ponctuellement une grande cour
Si le sol est bien stabilisé, non glissant et suffisamment grand, certains espaces peuvent permettre au moins du travail à pied sous une multitude de formes avant de s’en lasser ! Si l’endroit est clos, il est même envisageable d’y faire un peu de liberté pour tester les progrès réalisés au sol.
Travail en selle sur les bases de la légèreté dans la cour de la ferme
Louer une carrière à proximité
De nombreuses structures équestres ou particuliers acceptent de louer leurs infrastructures, sous certaines conditions d’utilisation et d’assurance. Faites le tour de ce qu’il a y autour de chez vous (ou de chez votre cheval) et renseignez vous ! Cela permet d’avoir à moindre frais, et ponctuellement un espace de travail de qualité pour évoluer sereinement.
Utiliser les extérieurs
La plupart des cavaliers ou meneurs manquent cruellement d’imagination pour utiliser tout ce qui se trouve en extérieur lors d’une sortie et qui peut être utilisé pour un travail bien précis sur le plat : clairière en sous bois, terrain en friche, parking en herbe communal, etc.Toujours sous réserve (évidement) d’en avoir préalablement demandé l’autorisation au propriétaire et éviter de faucheuses déconvenues !
Travail attelé sur un terrain en jachère fauché.
Les arbres plantés sur les bas côtés font d’excellents slaloms pour la mise en équilibre et l’incurvation. Ils peuvent aussi servir de repères, tout comme les poteaux électriques en vue d’un travail de précision : transitions, arrêts, justesse des demandes et des obtentions de réponses.
Utiliser les dénivelés en tout genre à bon escient pour familiariser votre équidé, pour améliorer sa musculature, pour fortifier ses tendons, pour lui donner plus de souffle et d’endurance. Exercez vous à pied sur tout type de talus et fossés afin d’augmenter franchise et confiance, sans oublier le respect, qui est la base de tout travail.
Profitez intelligemment d’un passage à gué, d’un pont solide ou d’une passerelle (testés en amont pour éviter toute surprise désagréable et incident regrettable si fréquents) pour en faire un exercice varié et ludique, à pied, à cheval, à distance, etc. !
Pour conclure :
Pour ceux et celles habitant en bordure de littoral, les plages à marée basse sont d’excellents terrains d’entraînement pour toutes les disciplines !! 😉
Pour avoir (contrairement à ce que l’on peut croire ou imaginer) longtemps évolué avec mes chevaux et poneys uniquement en extérieur faute de mieux comme installation pour travailler, je sais un peu de quoi il retourne ! Mais [inlinetweet prefix= » » tweeter= » » suffix= » »]cela ne m’a jamais empêché de préparer mes compagnons et moi même pour de belles épreuves sportives[/inlinetweet], tant montées, qu’attelées ou encore à pieds !
Et vous comment faites vous sans installations spécifiques ?
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