Deux personnes ont marqué significativement ma vie équestre lors de mes premières années d’équitation. Deux personnes différentes, n’enseignant ni ne pratiquant les même disciplines, à qui je souhaite aujourd’hui rendre hommage, tout simplement.
Deux personnes sans qui je ne serais sans doute pas devenue la cavalière et femme de chevaux que j’ai pu être. Deux personnes m’ayant aidé à me construire, à forger mes bases et mes repères, à devenir ce que je suis.
Comme vous pouvez le constater pour l’occasion, j’ai retrouvé quelques images d’époque pour illustrer chaque période. Et prouvez aussi que le ridicule ne tue pas !! 😉
Enseignant de la persévérance
La première personne se nomme Yannick Seveno, et il tenait à l’époque une structure axée tourisme équestre. J’avais 8 ans lorsque je l’ai rencontré la première fois. Imposant mais gentil, il est devenu avec son armée de poneys et chevaux ma référence incontournable (durant longtemps), bien qu’il ne fut pas enseignant diplômé. J’ai appris avec lui la ténacité, le courage et la patience nécessaire pour persévérer avec les équidés.
La technique passait souvent en second plan, par rapport à la réussite. Son objectif N°1 était que nous arrivions à faire faire à notre poney/cheval ce que nous avions décidé, sans réellement se préoccuper de certaines bases qui en y regardant de plus près, n’en sont pas forcément (comme tenir les rênes de manière académique ou non). L’un des exercices difficiles mais récurrent était de sortir individuellement de la carrière par le talus, d’aller faire (seul avec sa monture) le tour d’un arbre, d’un cône dans le champs, etc. et de revenir par un autre passage sur le talus, rejoindre le groupe. Nos montures vivaient en liberté en troupeau sur la totalité de la propriété faite de bois et prairies, autant vous dire que l’instinct grégaire était alors particulièrement développé chez elles, compliquant ainsi un peu la tâche des jeunes cavaliers que nous étions !
L’objectif second de Yannick était que nous ayons une assiette et tenue en selle digne de n’importe quel cascadeur ! Les séances d’entraînement sans étriers s’enchainaient avec (pour nous motiver) ‘des ballades de 2h le dimanche matin’ à gagner ! Autant vous dire que j’ai gagné pas mal de promenades au grand désarroi de mes parents qui se voyaient alors contraints de me conduire à nouveau jusqu’au club (situé à plus d’une demi-heure de route de la maison que nous habitions). Je me souvient aussi de randonnées à cru dans les dunes avec un jeune cheval que j’affectionnais à l’époque… mais qui était très joueur, et avec lequel je m’amusais beaucoup !
Si depuis, je tiens à cheval dans des conditions parfois extrêmes, je le dois à Yannick ! 🙂
Enseignant le calme avec humour
La deuxième personne ayant fortement et positivement influencé ma vie équestre est Pol Chenailler, moniteur et cavalier amateur de CSO et de CCE, principalement.
En rencontrant Pol, j’ai découvert que « moniteur d’équitation » ne rimait pas forcément avec « crier au milieu du manège ou de la carrière« . J’ai rarement entendu Pol hausser la voix, toujours calme et méthodique, il parlait normalement, et curieusement cela fonctionnait aussi bien, voire mieux !! Bourré d’humour il ne pouvait s’empêcher de faire des jeux de mots, des farces et plaisanteries à longueur de temps, ce qui rendaient nos reprises agréables et plaisantes.
N’avez-vous jamais vu une ponette pie dans le manège, avec une montre autour du canon ?? Et bien moi si !
Ce genre de drôles de situations faisait partie intégrante de la façon d’être de cet enseignant hors du commun. Et franchement, vous savez quoi ? C’était génial d’avoir un prof comme lui ! Même sur les terrains de concours il ne criait jamais, restait calme et attentionné, même lorsque nous étions mauvais. Jamais il n’a insulté personne à la sortie d’un parcours d’obstacles pitoyable. Jamais, et pourtant c’était (et c’est sans doute toujours ?) monnaie courante dans la discipline… Et je ne le cache pas… j’étais loin d’être douée pour jongler avec les barres et réaliser des parcours de rêves dignes des JO !
C’est aussi grâce à lui que j’ai fait ma première formation en attelage à l’âge de 17 ans, et que j’ai adoré cette autre approche de l’équitation. Il n’était pas enfermé dans une discipline en particulier et restait ouvert aux autres, avec le sourire.
Nos chemins se sont séparés, dans un moment où j’avais besoin d’autres repères, après la perte de ma première jument.
J’ai quitté à cette époque le monde guindé des concours hippiques pour retourner arpenter les sentiers quelques temps en compagnie de Twist, alors dans ses jeunes années ! 🙂
Cet article est ma contribution à La cavalcade des Blogs dont le thème lancé ce mois ci par Justine du blog mon cheval m’a dit est : cette personne qui m’a tant appris
Et vous ?
Quelles sont ces personnes qui ont marqué votre vie équestre ?