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Monter à cru

Posted by on 19 mai 2014

Cet article fait suite à une question posée par Océane B. lors de l’envoi de la dernière newsletter de Cheval-facile.

« Que pensez-vous de la monte régulière à cru ? »

enfant sans selle sur poney

Un enfant aura une meilleure approche de son poney ainsi.

Personnellement j’ai toujours défendu avec ferveur la monte à cru, qui à mes yeux à de nombreux avantages. Comme toute technique, méthode ou enseignement elle a aussi des inconvénients qu’il ne faut pas nier.

Et comme toute pratique régulière, elle se doit d’être alternée avec d’autres façons de travailler pour ne pas lasser le cheval, et développer au maximum toutes ces capacités.

Les avantages de la monte à cru 

  • développe l’équilibre du cavalier et par conséquent son assiette
  • oblige le cavalier à se relâcher, s’ouvrir à l’autre (son cheval) et être à l’écoute de son environnement
  • permet de ressentir infiniment mieux la locomotion de son partenaire équin
  • permet de décupler les sensations et d’améliorer l’anticipation
  • permet d’affiner ses demandes, par contact direct des fesses, cuisses et mollets
  • offre un ressenti que l’on ne peut obtenir avec une selle (quelle qu’elle soit)
  • peut diminuer ou améliorer certaines douleurs lombaires (attention, je ne suis pas médecin, ni kiné, et ne parle là que de mon propre cas, constaté à de nombreuses reprises) grâce au fonctionnement du bassin et du rachis dans une position favorable.

 

Les inconvénients de la monte à cru

  • une mauvaise position du cavalier, va pénaliser rapidement le cheval
  • seuls des équidés au dos musclé seront confortables à monter à cru (ce qui limite considérablement le nombre d’animal aptes à cette pratique)
  • Effectivement un cheval trop mince, au garrot ressorti ou à l’épine dorsale saillante est inconfortable pour le cavalier. Et à l’inverse, un cheval trop gras ne favorise pas une bonne descente des jambes, donc finira par induire une mauvaise position du cavalier, et par conséquent des traumatismes pour l’animal.
  • Selon votre conformation (au niveau des ischions) cela peut ne pas être agréable du tout pour le cheval… pour le savoir asseyez vous sur les genoux de quelqu’un et demandez lui son avis sur la question ! 😉
  • Le montoir peut devenir une véritable épreuve pour ceux qui n’ont pas de monture éduquée, ou trop grande (mais ce problème peut se résoudre très simplement et rapidement !)

Alycia Burton, Néo zélandaise, un bon exemple de cavalière à l’aise à cru, dans une position dynamique et active ; il y a d’autres vidéos d’elle que vous trouverez aisément en cliquant sur son nom dans you tube. Appréciez l’aisance et l’harmonie du couple :

La position idéale

Pour minimiser les impacts négatifs sur le dos de votre compagnon, il est préférable de rechercher une position bien droite, verticale,  proche de celle du cavalier en équilibre sur ses étriers.

Cette position « dynamique » permet d’ailleurs d’accompagner le mouvement au lieu de subir l’action en encaissant les à-coups de chaque foulée.

Par le simple fait d’être actif à cheval, on peut plus facilement anticiper et/ou suivre les réactions parfois imprévues de l’animal.

Afin dès vos débuts en équitation à cru, de prendre une bonne attitude avec les bons concepts, je vous suggère vivement de vous intéresser aux travaux de recherches réalisés par le centre Les jardins d’Akita, en Haute-Savoie.

 

Documentations sur l’équitation à cru

poulain au débourrage, monté à cru

Le feeling entre l’animal et l’humain permet de savoir à quel moment il est possible de monter sur son dos pour la première fois…

Comme un peu de lecture ne nuit pas (!), je vous conseille également de jeter un œil au compte rendu fait par Christine Agassis, spécialiste en équipédagogie depuis de nombreuses années, et devenue une experte en la matière.

Eugénie du blog saddlefitting, offre également une réflexion intéressante et pertinente à propos de l’incidence du cavalier sur le dos du cheval, lors de la monte à cru.

 J’ai également demandé à une amie, Alexandrine Nobis, son avis sur la question. Alexandrine est cavalière depuis l’enfance, formée par la famille Gruss à la haute école, et à la sensibilité des chevaux, elle est spécialisée dans l’éducation et la ré-éducation des chevaux. Voici son approche de l’équitation à cru :

Quoi de plus enivrant qu’un bon galop à cru dans l’herbe d’une jolie prairie par ces belles journées de printemps ?

La monte à cru c’est surtout un contact direct entre le cheval et son cavalier. Les sensations mais aussi les émotions passent soudainement de façon très fluide entre l’un et l’autre puisqu’il n’y a plus de barrière entre votre peau et celle du cheval. Je me souviens, il y a quelques jours, de la sensation des muscles du dos de mon cheval qui se sont tendus à la vue d’un objet inquiétant qui gisait au bord de notre chemin. L’absence de selle donne immédiatement des sensations que le cavalier n’aurait sûrement jamais pu percevoir autrement. La monte à cru est également un excellent indicateur de locomotion, vous pourrez aisément déceler si votre cheval se trouve dans une attitude détendue ou inconfortable, les muscles situés sous vos fesses vous l’indiqueront ! En plus de cela la monte à cru a le grand intérêt pédagogique qui est d’apprendre au cavalier à trouver son équilibre aux trois allures. Bien entendu, le pratiquer au quotidien ne fera qu’améliorer l’assiette du cavalier.

monte à cru sur cheval pie

l’équitation pratiquée à cru permet un relâchement et une harmonie avec l’équidé (photo Joseph Sardin)

Je pense sincèrement que le cheval apprécie la monte à cru. Pas de selle qui écrasent le garrot, pas de sangle qui comprime le poitrail, pas d’étriers qui tapent dans les côtes, il doit se sentir plus léger avec tout ceci en moins ! C’est un peu comme si vous essayez de monter à cheval en short pour la première fois : vos repères habituels sont chamboulés et il vous faut vous adapter à cette nouvelle sensation au niveau des jambes.

Attention, si vous montez votre cheval à cru pour la première fois, ne vous précipitez pas sur son dos et vérifiez tout de même qu’il connaît et qu’il est à l’aise avec ça. Commencez par le pas puis le petit trot, vous augmenterez les allures progressivement. S’il a un comportement anormal soyez prudent, il se peut qu’il n’ait jamais été monté à cru ou alors il y a très longtemps. Peut-être avez-vous déjà remarqué que certains chevaux trottinent tout doucement les premières fois comme s’ils vous transportaient telle une cargaison précieuse et progressivement, ils reprennent leur allure naturelle en vérifiant que vous ne glissez pas sur le côté. N’est-ce pas bienveillant de leur part ?

En bref, la monte à cru apporte de grands bénéfices aux cavaliers qui la pratiquent. En plus d’améliorer l’équilibre du cavalier, elle lui permet de mieux ressentir son cheval et de lui répondre plus finement encore. Il en est de même pour le cheval qui ressent mieux son cavalier et est libéré du poids et de la contrainte de la selle. J’estime qu’il n’y a aucune contre-indication à monter à cru au quotidien et votre bassin est sûrement la meilleure selle sans arçon qui puisse exister.

Et pour finir je vous invite à visionner l’une des vidéos de Alizée Froment, cavalière de dressage de haut niveau, qui monte aussi ces chevaux à cru :

Et vous ?

Montez vous souvent à cru ? Que ressentez-vous ?

dite le dans les commentaires ci-dessous !

33 Responses to Monter à cru

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